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Les critiques du Goéland Masqué : « Les vacances d’un serial killer »

L’auteure, Nadine Monfils, sera présente au 13e Festival du Goéland Masqué.
Tout n’est pas rose chez les flamands !
Ce sont les vacances, alors la famille Destropper est sur le pied de guerre, direction la pension les « Mouettes rieuses » à Blankenberge…..le père, la mère le fils, la fille et la grand-mère maternelle….fouette cocher, à nous la mer, les embruns, l’iode, le farniente etc….pour le soleil rien n’est sûr…. les miracles ne sont plus monnaie courante outre-Quiévrain ! Le voyage se passe très mal, bien évidement, Josette (la maman) se fait voler son sac à main, mémé Cornemuse, qui voyage dans sa propre caravane, est perdue en route. Et ce qui semblait être un coin de paradis sur la mer du nord ressemble plus à une cabane désaffectée, reste de la guerre de 14/18, perdue au milieu d’une décharge sauvage bordée de dunes cachant la mer…….
Et rien ne va s’arranger : la famille file un mauvais coton, Fonske ébrèche son contrat de mariage, Josette s’en rend compte, Mémé multiplie les aventures et les enfants font toutes les bêtises possibles et inimaginables et à cet âge-là l’imagination est à son zénith….
Celle de Nadine Monfils également qui s’en donne à cœur joie pour notre grand plaisir….même si le trait est un peu forcé parfois, une lecture très agréable, un bon moment de détente. On passe d’une péripétie à une autre, d’autres trépassent au gré de ces mêmes péripéties… , d’autres tuent le commerce et l’artisanat en faisant des passes à l’œil…. etc…..
Prenez une famille qui mérite haut la main son triple B : Belge, Bruxelloise et beaufs ! Attention c’est du haut de gamme, patronyme « Destrooper », version de Destroye à la Gueuze Lambic , le père Alfonse (Fonske pour les intimes, et on va le devenir intime!) qui gagne (bien une fois) sa vie en fabriquant des boulettes de viande sauce lapin ! Sa passion sa voiture, attention pas n’importe quel tas de ferraille posé sur quatre roues ! Que nenni ! Fonske est un adepte du « Tuning » pratique qui consiste à dépenser une fortune pour rendre sa voiture encore plus laide qu’elle ne l’est! Madame, Josette de son petit nom, voudrait bien avoir l’air, mais n’a pas l’air du tout, elle fait tout pour en avoir l’air sans avoir l’air d’y toucher !Faut vous dire Monsieur que chez ces gens là ! Sa dernière lubie : un chapeau monstrueux qui doit soi-disant faire venir le soleil ! Les enfants (car hélas il y a des enfants…..Steven….et Lourdes, avec un prénom pareil, pas sûr de devenir une sainte nitouche. Signe particulier : ils filment tout ce qui bouge et sont les dignes rejetons de leurs géniteurs ! Madame a encore sa maman dite Mémé Cornemuse qui accompagne le reste du clan en vacances, mais dans sa caravane ! Mémé, elle, mérite son triple B, mais ses catégories, ce sont Baise, Bibine et Bagout……douée la petite dame, dans son sillage les cadavres se ramassent à la pelle…. et les amants dans sa couche…. Biloute, lui, c’est un bon gars…ok, il tue plus souvent qu’à son tour, mais c’est jamais de sa faute et il aime tant rendre service… c’est vrai il a exterminé tous les petits commerçants de son village, mais ils avaient tous manqué de respect à sa tante Mirza. On va croiser (chassé-croisé, c’est les vacances) un échappé de prison, la grosse Gigi un peu dragueuse, Carmella une prostituée qui travaille gracieusement, le personnel d’un hôtel de haut-vol, bref, les jolies colonies de vacances dans le Plat Pays.
Sérieux s’abstenir, accros du polar classique, relisez Simenon, pour les autres, faites-en comme moi une sorte de récréation littéraire, le livre qui fait sourire et même parfois rire, ce qui par les temps qui courent est malgré tout une grande performance !
Une critique
d’Yvon Bouëtté

Les vacances d’un serial killer (extraits) :

– Le père, lui, préfère les chansons à texte de Sheila. Il possède tous ses disques. L’ancienne nénette à couettes et à jupe vichy le fait bander depuis des lustres.
– Ça me fait que j’ai l’impression de partir avec des gogols. Toi avec ton manteau noir sur ta permanente, les deux mouflets avec un casque et des pompons sur les écoutilles ! Sans parler de la vieille dans sa Casbah à roulettes.
– Ils roulent. Le paysage défile. Plat pays, morne plaine. La Flandre est devenue triste avec ses Flamingants qui lui ont écrasé le cœur à coup de bottes de S.S. Ici, tu demandes ton chemin en français, et on ne te répond pas. Tout juste si on ne te fusille pas !
– Hé, t’as vu, Lourdes, on dirait la maison du psychopathe dans Psychose. Ça craint.
– Oh, là-bas ! On dirait un phare breton ! s’écrie-t-elle, toujours à la fenêtre.
– À la mer du Nord ça me paraît peu probable…..
– Tu n’as qu’à m’appeler Biloute.
– C’est con comme prénom !
– Tu préfères Roger ?
– Et tant pis s’il coule. Vaut mieux faire naufrage avec Leonardo que de rester le cul sur le sable avec un péquenot.
– Il y a un Bon Dieu pour les tueurs…..
– Ensuite, le vieux est passé à la casserole. Oh, rien de bien terrible. Pas de quoi faire un péplum. À cet âge on ne redresse plus le mat, on se contente de secouer le drapeau.
– Tu m’étonnes que le pays part en vrille, fait le patron. Déjà que la mer du Nord va être nationalisée. Paraît que le sable sera aux Wallons et la mer aux Flamands.

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