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Le Télégramme du 29 mai 2023

Au Goéland masqué à Penmarc’h, les lecteurs de polar sont curieux

Martine et Isabelle sont fans de l’écrivain italien Valerio Varesi. (Le Télégramme/Delphine Tanguy)

Les fans de polar se sont donné rendez-vous samedi 27 et dimanche 28 mai, au festival du Goéland masqué, à Penmarc’h. L’occasion de rencontrer leurs auteurs préférés mais aussi de se laisser tenter par d’autres belles découvertes.

Alain, 68 ans, est fidèle au festival du Goéland masqué, à Penmarc’h, depuis 2011. Cet ancien Parisien, qui réside désormais à Penmarc’h, s’est laissé tenter par le polar après avoir lu beaucoup de littérature dite blanche. Ce qui lui plaît dans le roman noir ? Avant tout, l’intrigue mais aussi les univers très différents dans lesquels il embarque le lecteur. « J’ai bien aimé les polars nordiques mais j’ai envie de passer à autre chose », avoue le festivalier qui s’est laissé séduire par les romans d’atmosphère très dépaysants de Patrice Gain mais aussi du Croate Jurica Pavicic.

Un festival où la proximité avec les auteurs est particulièrement appréciée. (Le Télégramme/Delphine Tanguy)

« Le polar parle de l’évolution de notre monde »

Inconditionnelles de l’écrivain italien Valerio Varesi, Martine et Isabelle ont elles aussi la même appétence pour l’exotisme dans le roman noir. « Ce qu’on aime, ce sont les ambiances extraordinaires de la plaine du Pô, près de Parme mais aussi les recettes italiennes. À chaque fois, une enquête nous emmène au restaurant », savoure Isabelle qui salue la qualité des dialogues et manifeste un intérêt tout particulier pour la psychologie des personnages, l’évolution de leur vie au fil des livres, « sans que ce soit trop pesant ».

Les lecteurs de polars sont souvent des gens qui lisent

toutes formes de littérature, de la bande dessinée.

Ce sont des gens curieux, ouverts

« Le polar parle de l’évolution de notre monde. Il ne se pique pas de faire de la sociologie et n’a pas de prétentions littéraires quoique ce soit aussi de la littérature », apprécie Jacqueline, 74 ans, qui a choisi d’offrir le livre de Lionel Destremau « Gueules d’ombre », prix du premier roman décerné par le festival.

Bénévole depuis 20 ans au sein de l’équipe du Goéland masqué, Christian envisage, lui, le polar comme une « échappatoire ». « Les trois quarts du temps, on entre dans l’histoire et on n’en sort pas », avoue ce dernier, souvent étonné de la noirceur des intrigues et du machiavélisme des personnages, lui qui héberge chaque année des auteurs avec qui il a un super contact.

Quant à Marina, elle a fait la route depuis Saint-Malo pour échanger avec Bernard Enjolras, auteur installé sur la Côte de Granit Rose. « On a pu parler de son histoire mais aussi de comment il a créé le personnage. Cela donne envie d’aller visiter Perros-Guirec », avoue la jeune femme.

Marina, 27 ans, est venue de Saint-Malo pour rencontrer Bernard Enjolras, dont les romans policiers ont pour cadre la Côte de Granit Rose où il réside. (Le Télégramme/Delphine Tanguy)

Privilégier l’envie de tourner la page

« On a tendance à voir le lecteur comme soi-même et on est souvent surpris des réactions car il a aussi sa sensibilité à lui », reconnaît l’écrivain toulousain Benoît Séverac qui vient de sortir « Le Tableau du peintre juif », une enquête inspirée de son histoire familiale. « Chez les lecteurs, je pense qu’il y a ce sentiment d’appartenir à une communauté, celle des gens qui lisent, de faire acte de résistance et de se retrouver sur ce plaisir partagé », poursuit-il. ?« Les lecteurs de polars sont souvent des gens qui lisent toutes formes de littérature, de la bande dessinée. Ce sont des gens curieux, ouverts. Ce genre littéraire est une manière de parler de la société et de ses problèmes », décrit son éditeur Pierre Fourniaud, de la Manufacture de livres, qui privilégie avant tout « l’envie de tourner la page ». « Sur une dizaine de livres, je publie cinq romans noirs par an. J’aime découvrir de nouveaux auteurs. J’ai publié les premiers romans de Frédéric PaulinDimitri Rouchon-Borie, Laurent Petitmangin et je continue de les suivre », précise-t-il.

L’écrivain Benoît Séverac et son éditeur Pierre Fourniaud, de La Manufacture de livres. (Le Télégramme/Delphine Tanguy)

Les rendez-vous du festival ce lundi

Le festival se poursuit ce lundi, à la salle Cap Caval de Penmarc’h, mais aussi hors les murs.

Plusieurs rendez-vous vont ponctuer cette dernière journée du festival du Goéland masqué, à Penmarc’h, ce lundi 29 mai. Sur l’esplanade de la salle Cap Caval, plusieurs tables rondes sont organisées sur différentes thématiques : à 10 h, les auteurs Roxane Bouchard (« Nous étions le sel de la mer », l’Aube) et Christophe Agnus (« L’armée d’Edward », Robert Laffont) seront réunis pour parler de « La mer, théâtre du roman noir » ; à 11 h, Yann-Fañch Jacq, Laurence Lavrand, Jerom Olivry et Louis Grall évoqueront la question d’écrire en breton et, à 12 h, le thème « Le noir, critique de la réalité sociale » sera évoqué par Yvon Coquil et Jean-Bernard Pouy (suivi d’une lecture de la nouvelle de Jean-Bernard Pouy). À 15 h, à la chapelle de la Madeleine, une lecture autour de « La dame en blanc », de William Wilkie Collins, ami de Dickens, sera proposée par Mia Delmaë et François Hoffman. À 18 h, à la galerie Far West de Saint-Guénolé, lecture de poèmes de l’américain Charles Reznikov avec la comédienne et chanteuse Angèle Prunenec et le danseur Sylvain Prunenec (réservation indispensable sur le site le-beau-farwest.fr).

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