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Le Télégramme du 27 mai 2023

Au Goéland masqué à Penmarc’h, Aline Duret défend le polar en grands caractères

Aline Duret, auteure de polars et elle-même malvoyante, milite pour que les livres en grands caractères soient systématiquement proposés à chaque sortie littéraire. (Le Télégramme/Delphine Tanguy)

Passionnée par les enquêtes criminelles et professeure de littérature dans un lycée de Carquefou, près de Nantes, la romancière malvoyante Aline Duret milite pour l’accessibilité des livres à grands caractères. Rencontre au festival du Goéland masqué, à Penmarc’h.

« Au départ, je voulais être gendarme. Mais très vite, à l’âge de 14 ans, on m’a dit qu’en raison de ma pathologie, ce n’était pas possible ». Ce refus, Aline Duret a mis du temps à le digérer. La romancière, qui s’est finalement dirigée vers des études de lettres, est atteinte d’une maladie génétique dégénérative qui affecte sa vue. « J’ai toujours gardé au fond de moi cette affinité pour les enquêtes et écrire des polars, c’est faire une pierre deux coups », poursuit cette dernière, présente ce week-end au festival du Goéland masqué à Penmarc’h, qui a lieu du 27 au 29 mai.

De la région nantaise à Aurillac en passant par Concarneau

« J’ai toujours écrit, mais je considérais que ce n’était pas digne d’être publié », précise l’auteure qui, il y a quatre ans, va donner à lire son manuscrit à un gendarme qu’elle connaît. Son premier roman policier, « L’ombre de l’Erdre », est inspiré de la vie de l’enquêteur et a pour cadre la paisible commune de la banlieue nantaise, Carquefou.

Suivront deux autres livres, « Le manoir des secrets » et « Elle s’en repentira », où le duo d’enquêteurs, l’adjudant Simon Belfort et son adjoint Hadrien Velganni, embarque le lecteur de la région nantaise à Aurillac, en passant par Concarneau, avec, en bande-son de ce troisième tome, « La jument de Michao » du groupe Tri Yann. Ce qui lui a valu ?une préface élogieuse de Jean-Louis Jossic, le fondateur du groupe nantais, qui soutient son combat pour l’accessibilité des livres à grands caractères.

On est pourtant un million en France à être atteints de troubles de la vision, et je ne parle pas des dyslexiques. Il y a un réel effort à faire là-dessus.

« La maison d’édition a tout de suite manifesté de l’intérêt »

Quand la romancière a signé aux éditions du Palémon, pour la publication de cette trilogie, proposer des livres grands caractères qui se font rares dans les rayons des librairies était une évidence. « La maison d’édition a tout de suite manifesté de l’intérêt », précise Aline Duret. D’autres écrivains comme Jean Failler lui emboîteront le pas.

Amatrice de littérature classique et d’auteurs tels que Madame de la Fayette, Emile Zola ou Victor Hugo, elle se désole de ne pouvoir avoir accès aux dernières sorties littéraires comme le prix Goncourt. « On est pourtant un million en France à être atteints de troubles de la vision, et je ne parle pas des dyslexiques. Il y a un réel effort à faire là-dessus », défend l’auteure, qui rêve qu’à chaque sortie de livre, 2 % soient publiés en grands caractères.

En attendant, elle poursuit aussi sa belle aventure avec l’écriture. Le quatrième roman, dont l’action se déroule à Guérande, est presque achevé. « L’un des deux gendarmes, Hadrien, va devenir enquêteur privé. Cela va me permettre de le faire voyager en dehors de la Bretagne, en Ecosse, c’est prévu. Je ne veux pas être enfermée dans le régionalisme », indique Aline Duret.

Lors de l’inauguration du Goéland masqué, samedi matin, la présidente Marie-Françoise Plouzennec a salué l’implication des bénévoles dans l’organisation du festival, qui va accueillir une soixantaine d’auteurs en trois jours. (Le Télégramme/Delphine Tanguy)

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