Deux ans ont passé depuis Maëlys et le joueur d’échecs, déjà un projet littéraire avec une des classes de Morgane Le Gall, dynamique professeur de lettres du collège Kervihan de Fouesnant dans le Finistère. Cette fois-ci, mes collègues d’écriture sont en 6ème. Tout jeunes et déjà de belles idées à exprimer !
Répartis en six groupes de quatre ou cinq élèves, ils ont librement déterminé les thèmes et les angles d’attaque de leurs textes. J’avoue avoir été étonné de leurs choix. Allons ! Des enfants auraient des préoccupations citoyennes que bien des adultes négligent ? Ils nous parlent d’environnement, de solidarité, de harcèlement, de racket… et même d’amour.
De décembre 2014 à avril 2015, j’ai passé six jours avec eux et Internet nous a servi de relais entre les séances. Tout au long de cette magnifique expérience, je me suis efforcé d’être un outil au service de leur imaginaire. Mon rôle était de les aider à reformuler, à traquer les mots parasites, les expressions fades et les contradictions dans la narration.
Lors des séances intermédiaires au collège, les textes d’un groupe étaient soumis à la critique de la classe entière, appréciant ceci, déplorant cela, appuyant telle belle idée ou étayant des conseils. Pour repartir, chacun de son côté, porteurs de la réflexion de tous.
Rarement travail n’a mérité le joli qualificatif de collectif.
Puis, début janvier, les attentats terroristes et l’extraordinaire mobilisation citoyenne sont venus percuter leur création littéraire. Trois groupes s’en sont emparés et ont tenu à y faire référence dans leurs nouvelles. Du coup, c’est la thématique principale du texte que je m’étais engagé auprès d’eux à rédiger. Ils l’ont lu, ils l’ont validé… Comme ils ont validé l’ensemble des textes ici proposés.
Je veux vraiment les féliciter car, à onze ou douze ans, on a le monde à découvrir et il n’est pas si simple de rester attentif sur un projet au long cours, fût-il magnifique.
Merci à eux de leur engagement littéraire. Merci à l’équipe éducative du collège Kervihan de nous permettre cette folie créatrice. Merci aux parents d’avoir joué le jeu et soutenu le projet. Et merci aux bénévoles du Goéland Masqué pour la promotion de la culture noire et polar et pour l’organisation parfaite.
Antoine Blocier